La vape est un sujet à controverse depuis son apparition. Tandis qu’un groupe de scientifiques semble militer pour sa cause, nombreux sont les scientifiques qui pour leur part la trouvent peu recommandable. Cette divergence a provoqué un sérieux débat autour de la vape et de ses effets. Pour mieux appréhender la situation et distinguer effectivement les bonnes actions des mauvaises, des études à propos du sujet se multiplient. Aujourd’hui, nous établissons un rapport succinct de la situation. Quels arguments avancent les scientifiques anti vape ? Lesquels avancent les scientifiques pro vape et à qui faudrait-il accorder du crédit ?
Quels sont les scientifiques qui s’intéressent aux effets de la vape ?
Aux États-Unis, en Angleterre, au Canada et presque partout où la vape fait fureur, la question de ses effets sur l’organisme humain est abordée. Neal L. Benowitz est l’un des chercheurs les plus investis dans les questions relatives à la vape. Il est professeur de médecine émérite au Center for Tobacco Control Research and Education de l’Université de la Californie San Francisco et dévoue beaucoup de passion pour sa profession de chercheurs. Ayant à son actif plus de 40 années de carrière dans la recherche, ses avis sont essentiellement fondés sur des expériences scientifiques sérieuses et restent des plus crédibles. D’ailleurs, c’est le scientifique le plus écouté sur les questions relatives à la nicotine.
De même, des leaders mondiaux de la lutte antitabac et anciens directeurs de la Society for Research on Nicotine and Tobacco se penchent également sur la question. Il s’agit de :
- Suzanne M. Colby ;
- J.Scott J. Leischow ;
- Dorothy K. Hatsukami ;
- Harry A. Lando ;
- Nancy A. Rigotti ;
- Robert West ;
- Peter Hajek et
- Le Professeur émérite Robert Beaglehole de l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande…
En dehors de ses chercheurs, d’autres scientifiques montrent également beaucoup d’intérêt aux recherches relatives à la vape et à l’impact des e-cigarettes sur les consommateurs à long et moyen terme. Il s’agit notamment du professeur Paul Hofman et d’autres scientifiques qui font des sondages pour la société européenne des maladies respiratoires.
Quelles sont les positions des scientifiques anti vape ?
Normalement, il n’existe pas de structure mieux placée que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour préserver la santé des humains. D’ailleurs, c’est à elle qu’incombe en priorité la responsabilité de mener des études sur les questions liées à la santé et par ricochet sur la question de la vape.
Ainsi, selon la position de l’OMS issue d’interprétation de certains résultats scientifiques, la vape serait presque autant nocive que la cigarette. Pour les chercheurs dont les études ont servi de base, le fait que la cigarette électronique contienne de la nicotine prouve qu’elle est addictive et ne devrait pas être acceptée sur le marché. L’OMS a publié depuis 2016 un rapport dans lequel elle se montre réticente par rapport à la vape. Elle met en garde les consommateurs contre l’usage passif de la cigarette électronique et ses probables dommages sur la santé et le développement des fœtus. Selon les études menées par l’OMS, vapoter prédisposerait les consommateurs à des complications cardiaques et à certaines maladies cardiaques.
Parce qu’elle contient du glycol, l’exposition à la vapeur de la cigarette électronique entrainerait des dommages sur le fonctionnement normal du cerveau des jeunes. Pour finir, l’OMS explique dans son rapport qu’il n’est pas encore possible de fournir des réponses précises sur l’impact lié à l’utilisation et l’exposition à la vape. Cependant, elle invite les autorités de chaque pays membre de l’ONU à encadrer la vente de la cigarette électronique aux jeunes. Elle recommande également d’interdire le vapotage sur les lieux de travail et espaces publics.
En quoi consistent les découvertes des scientifiques pro vape ?
Mais la position de l’OMS est jugée trop sévère et radicale par certains experts. Les scientifiques pro vape sont nombreux et basent leurs théories sur une utilisation pragmatique de la vape. Pour Peter Hajek, chef de l’Unité de recherche sur la dépendance au tabac de l’université Queen Mary de Londres, les études de l’OMS contiennent des lacunes et concourent à la désinformation.
Les études scientifiques sur le vapotage menées par M. Neal L. Benowitz prouvent que la e-cigarette est un bon substitut au tabac. Car contrairement à la cigarette qui contient plus de 7000 produits chimiques dont la plupart sont nocifs, on peut contrôler la composition de la vape qui en contient beaucoup moins. Selon ses études, pour minimiser les risques liés à la vape, il suffit de contrôler le dosage de la nicotine, d’intégrer la température de chauffe et de veiller sur le taux de PG/VG et la durée de la bouffée.
De même, les tests en laboratoire réalisés par le National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine démontre que la vape est bénéfique pour réussir le sevrage de la cigarette traditionnelle. Ce n’est donc pas une parole en l’air quand les très sérieuses autorités sanitaires britanniques affirment que l’e-cig est 95% moins nocive que le tabac. Par ailleurs, une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology a comparé des fumeurs ayant troqué la cigarette contre le vapotage avec d’autres fumeurs de cigarette traditionnelle. Après seulement 1 mois, les vapoteurs montraient de bons signes d’amélioration cardiovasculaire contrairement aux fumeurs de cigarette conventionnelle. Ils présentaient des artères moins rigides avec une meilleure dilatation sous l’effet de la pression sanguine.